UN SI GRAND SILENCE
récit
en librairie le 19 octobre 2018
Nul nʼest responsable de sa genèse, mais chacun est libre dʼen reconnaître les chemins dʼombre ou de lumière. Il ne sʼagit pas tant de guérir en traquant à lʼextérieur le responsable de notre malheur que dʼen assumer la charge, afin dʼy retrouver le chant secret du désir.
Dès la première page de ce récit, la mort de la mère de l’auteur provoque dans sa vie une cassure, le mettant face à ce « si grand
silence » qu’il ne cessera plus d’interroger. Psychanalyste, il se trouve confronté à la nécessité de surmonter l’épreuve, en approfondissant l’aide que lui-même a toujours cherché à apporter
aux autres dans les épreuves de l’existence.
Au cours d’un voyage en Inde, où il découvre un autre rapport au deuil, l’auteur fait l’inventaire du lien qui l’a uni à cette mère espagnole tant aimée et se trouve conduit, en s’adressant à elle
par-delà la mort, à faire le bilan de tout son itinéraire personnel. Il évoque ainsi ses relations avec ses proches, dont certains portent des noms célèbres, tels Jacques Maritain, François Mauriac,
Julien Green ou encore Françoise Dolto, la conseillère fidèle, dont il a recueilli certaines des ultimes confidences.
Livre initiatique, gorgé d’expérience, nourri par une longue pratique de l’écoute des souffrances d’autrui, ce texte autobiographique n’est pas seulement la chronique d’un deuil mais aussi un
témoignage d’espérance, où les interrogations religieuses vont de pair avec la reconstruction de soi-même.
On découvre dans ces pages une voix bienfaisante, qui semble rendue plus intense par des années d’attention à l’autre.
Jacques Robinet a publié huit recueils de poèmes. Un si grand silence est sa première œuvre narrative.
Alors que nous sommes environnés de fossoyeurs qui ajoutent une couche de noir sur les ténèbres, Jacques Robinet a choisi – mais s’agit-il d’un choix? plutôt obéissance à une Instance suprême – de faire le travail de celui qui va chercher quelques lueurs au fond du souterrain. Dans l’abîme, au plus fort de la nuit obscure, il y a comme le dit Jean de la Croix « la source qui jaillit et fuit malgré la nuit« . C’est donc une nuit « transfigurée » que traverse Jacques Robinet. Dans ces pages, sa voix, rendue plus lumineuse par des années d’attention aux autres, aiguisée par un évident talent poétique, est à la fois exigeante et bienveillante, elle répand en nous une bienfaisance à laquelle nous n’étions plus habitués. Grâce soit rendue aux éditeurs qui ont convaincu l’auteur – ayant donné à lire par amitié cette confession écrite il y a 27 ans – de la publier.
Patrick Corneau, Le Lorgnon mélancolique, 27 octobre 2018.
Un long chant d'amour, profond, grave, mais jamais désespéré. Chant orphique, tentant de faire revenir du monde des morts l'être tant aimé. Chant pour rompre ce "si grand silence" qui le laisse désemparé. Peu importent les conventions, les règles, nul souci de "littérature", ce qui se joue ici est de l'ordre de la survie.
(Sabine Peglion, La Revue des Deux-Mondes, avril 2019.)
Je lis Un si grand silence de Jacques Robinet. La première publication de cet auteur faite à la Coopérative de Jean-Yves Masson et Philippe Giraudon. Un incroyable hymne d’amour à sa mère qui lui permet, au travers d’un dialogue au-delà de la mort de celle-ci (il y a 27 ans) de reparcourir toute sa vie et quelle vie ! Les tourments de l’adolescence, la figure du père, à la fois brutal mais aimant et aimé, l’adoration pour la mère, l’Espagne originaire, l’amour des garçons, le séminaire, la prêtrise, la fin de celle-ci, la psychanalyse, la rencontre de Françoise Dolto, Julien Green, Jacques Maritain, François Mauriac et sans cesse, ce dialogue d’amour fou avec sa mère.