Choisis et traduits du russe, du biélorusse, du polonais, du tchèque, du slovaque, du bulgare, du serbo-croate, du dalmate et de l'ukrainien par LOUIS LEGER
Gravures d'IVAN BILIBINE
Publié en 1882, ce livre intitulé Recueil de contes populaires slaves traduits sur les textes originaux n’a jamais été réédité. Il est dû à Louis Léger (1843-1923), professeur à l’Ecole des Langues Orientales (1877-1885) puis premier titulaire d’une chaire de langues et littératures slaves au Collège de France à partir de 1885, qui fut le père fondateur de la slavistique en France. Il fut le premier français nommé citoyen d’honneur de Sofia, fut élu membre de l’Académie de Saint-Pétersbourg ; une rue de Prague porte son nom aujourd’hui encore. C’est dire à quel point l’ensemble du monde slave reconnut en lui un éminent connaisseur de toutes les langues slaves et un folkloriste de premier plan.
Mais ce n’est pas simplement pour rendre hommage à ce grand érudit que nous avons pris la décision de rééditer cet ouvrage : c’est parce que la qualité de la traduction, la saveur de ces contes, leur richesse et leur variété nous semblent mériter qu’on érige ce recueil au rang de classique. Traduits de neuf langues différentes, même si le russe domine, ils montrent la diversité et l’unité des traditions slaves, et constituent aujourd’hui encore une excellente porte d’entrée dans la culture populaire des pays slaves. De la Baba-Iaga, archétype de la sorcière, à l’inquiétant Kostieï l’immortel, esprit souterrain maléfique, ce recueil rend familier au lecteur l’imaginaire qui caractérise cette culture, source à laquelle n’ont cessé de puiser poètes et musiciens.
La réédition de ce recueil est accompagnée de gravures d’Ivan Bilibine (1876-1942). Les illustrations des contes russes par Bilibine sont légendaires, mais on connaît surtout celles qui ont en couleur. Le travail de dessinateur et de graveur de Bilibine est peu connu, or c’est l’un des modes d’expression où il s’est montré le plus novateur. L’illustration de ce volume fait aussi appel à des lettrines et à des culs-de-lampe du grand artiste russe.