SUR UN RIVAGE DÉSERT
(On A Deserted Shore)
poèmes — édition bilingue
PARUTION 18 AVRIL 2025
Poème d’amour et de deuil écrit de 1969 à 1973, Sur un rivage désert s’impose comme le chef-d’œuvre poétique de Kathleen Raine, reconnue dans le monde
anglophone comme l’une des plus grandes voix de la poésie du xxe siècle.
Cette suite de cent trente brefs fragments, dont les vers semblent obéir au rythme de la mer et des rafales de vent pour dire la douleur, fut écrite après la mort de Gavin Maxwell (1914-1969),
célèbre écrivain zoologue écossais qui fut le grand amour de la vie de l’auteur. Kathleen Raine y condense l’expérience de leur histoire intense et tragique, dominée par la malédiction qu’elle
proféra à l’encontre de l’homme qu’elle aimait.
Le souvenir de la baie de Sandaig, en Écosse, où vivait Gavin Maxwell, hante cette déploration aux accents dignes de la tragédie antique, le deuil étant étroitement associé au sentiment d’une lourde
culpabilité envers le disparu. Il s’agit pour le poète d’élever à ce dernier un « tombeau » poétique, d’affirmer que subsiste avec lui un lien que la mort ne saurait trancher, mais
certainement aussi de se racheter de la faute commise envers lui.
Traduit en 1978 aux éditions Granit, qui publièrent plusieurs volumes de poésie de Kathleen Raine, Sur un rivage désert n’avait encore jamais été réédité. Cette traduction devenue
introuvable est due à la collaboration de Marie-Béatrice Mesnet (1927-2007) avec le poète et critique Jean Mambrino (1923-2012), proche ami de Kathleen Raine. Relue et approuvée par celle-ci, elle
demeure une référence. Notre édition est complétée par une postface qui éclaire les circonstances de l’élaboration de ce livre, dont la force poétique et émotionnelle constitue un sommet de la poésie
anglaise.
Kathleen Raine (1908-2003), poète, essayiste, éminente spécialiste de W. B. Yeats et de Blake, dut le début de sa renommée en France au premier volume de son autobiographie, Adieu prairies heureuses (Prix du Meilleur Livre étranger 1979). Auteur d’une œuvre poétique considérable, elle fonda à Londres en 1981 la revue Temenos, puis en 1990 l’Académie du même nom, dédiée aux arts de l’imaginaire et à l’idée de philosophia perennis.