SOUVENIRS SUR GUSTAVE FLAUBERT
PARU le 14 mai 2021
Tous les lecteurs de la Correspondance de Flaubert connaissent Caroline Commanville, la nièce de l’écrivain, sa « chère
Caro ». Fille de la sœur de Flaubert morte quelques jours après l’avoir mise au monde, et délaissée presque aussitôt par son père, elle fut élevée par sa grand-mère et par son oncle. Mariée à
dix-huit ans à un riche négociant de Dieppe, Ernest Commanville, elle resta toujours pour Gustave Flaubert la fille qu’il n’avait jamais eue.
Après la mort subite de Flaubert en 1880, Caroline devint la dépositaire de tous ses manuscrits. Ce fut elle qui entreprit la première édition de sa Correspondance en 1887. Elle rédigea pour
le premier volume de cet ensemble des Souvenirs intimes qui demeurent un témoignage unique sur son oncle.
De ce texte aujourd’hui peu connu, Caroline Commanville, qui était peintre, publia en 1895 à tirage très restreint une édition pour bibliophiles illustrée par ses soins. C’est ce joyau typographique
que nous réimprimons en fac-similé à l’occasion du bicentenaire de la naissance de Flaubert.
Ces dessins d’une artiste douée ont le grand mérite de nous conserver le souvenir de Croisset, la propriété de Flaubert rasée en 1882 et dont ne subsiste aujourd’hui qu’un simple pavillon. On y voit
le célèbre cabinet de travail de l’écrivain et différents aspects de la maison, ainsi que l’Hôtel-Dieu de Rouen, où il naquit. Surtout, on découvre une évocation inoubliable de l’écrivain par la
personne qui fut peut-être la plus proche de lui.
Des notes discrètes mais précises et une présentation des éditeurs accompagnent cette réédition.
De cette évocation fort attachante de Gustave Flaubert, d’une belle facture littéraire soulignons-le, par la personne qui fut peut-être la plus proche de lui on ressort avec le sentiment d’avoir côtoyé plus qu’un phare ou un saint patron ès-littérature : un homme simple, sincère, chaleureux et fraternel, presque un ami.