BALLADES
et
STANCES
Comment définit le charme poétique ? La lecture de ces deux livres pourrait aider à trouver la réponse. Il n'est d'aucune époque, d'aucun style déterminable, d'aucune mode bien sûr. Il emporte sur sa musique et déroule ses accords avec une efficience irrésistible. Dès lors, citer quelques vers est comme un déboucher une seconde un précieux flacon de parfums à la fois très simples et rares, dont le souvenir persiste bien longtemps après qu'ils ont été respirés.
Gérard Bocholier, Arpa, n°119 (juin 2017)
Après les Sonnets et le roman La Part de fragilité, les Éditions de la Coopérative poursuivent la publication de l'oeuvre de Germont avec deux nouveaux livres de poésie.
Le soir s’endort sur mon poème incertain
Mais dehors s’allument les lumières désirables.
La ville sourit aux contempteurs des matins
,Le tumulte berce les ombres qui s’embrassent.
Parmi les heures vivantes les foules passent,
Je crois entendre les respirations qui se confondent dans la nui
tComme le silence s’endort au murmure des vagues,
Paris est une ville pour vivre et mourir.
Les dix-sept Ballades baignent dans une « lumière amoureuse » et sont le mémorial d’une révélation qui embrasse toute la création : « Je suis tombé amoureux du monde entier / le jour où j’ai rencontré ton regard souriant », écrit le poète. La forme de la ballade, souvent illustrée au Moyen Âge et à la Renaissance, notamment par Villon, retrouve ici une nouvelle et surprenante jeunesse, à laquelle contribue l’usage des vers assonancés. L’amour apparaît dans ce livre comme la prémonition d’« un monde plus ouvert et moins désespéré ». Témoignage d’une expérience vécue autour de l’année 1985, les Ballades se révèlent étrangement intemporelles par leur forme comme par leur contenu.
ISBN 979-10-95066-05-7 48 pages, 8,50 €
L’âge où les hommes se levaient avec le soleil
Est loin de nous, hélas, nous nous adonnons à d’autres instants.
Mais il faut nous pardonner : l’histoire ayant fini son règne
Nous seuls désormais portons l’immense fardeau du temps.
Nous devons nous aimer comme la ville où nous vivons
Car seuls nos regards croisés nous sauvent de l’absence.
Nous sommes le monde et son miroir, et sans cesse nous avançons
Vers le reflet qui seul nous comble – l’avenir est notre présent.
Dix poèmes de cent vers assonancés composent les Stances, livre d’amour et de deuil qui n’a, dans la poésie contemporaine, aucun équivalent, ni dans sa forme ni dans ses thèmes. Le jeune poète qui les a écrits en a fait un mémorial de la fin du vingtième siècle et un itinéraire où la souffrance et le désespoir sont victorieusement combattus par le pouvoir lumineux de la poésie. « Il y a de la beauté dans le paysage menacé / De notre amour, de notre pays en proie à l’adversité », écrit l’auteur qui arpente les rues de Paris avec au cœur « la nostalgie de demain ». Celui qui se veut « un regard sur le monde, une savante lumière » est un veilleur dont la fonction est aussi essentielle que cachée.
La poésie de Germont intrigue et retient l’attention par le ton très personnel d’une parole qui n’est nullement obscure et semble même souvent limpide, et qui pourtant, à une lecture attentive, s’avère d’une complexité et d’un raffinement très savants.
ISBN 979-10-95066-06-4 80 pages, 11€