JOHN SHERMAN
roman (première traduction française)
John Sherman, publié en 1891, est le troisième livre de Yeats et son unique incursion dans le domaine du roman. Il ne fut réédité qu'une seule fois de son vivant, en 1908, aussi est-il resté longtemps méconnu. Même si le jeune auteur n’a pas poursuivi dans la veine romanesque, son essai était un coup de maître.
Ce roman aux fortes résonances autobiographiques raconte l'histoire d'un jeune Irlandais rêveur qui, dans une petite ville de province, vivant dans la seule compagnie de sa mère, pêche, cultive le jardin familial et cherche sa voie sans savoir comment mieux employer ses dons. Cette jeunesse heureuse et oisive est interrompue quand un oncle fortuné, courtier en transports maritimes à Londres, lui demande de venir travailler à ses côtés. Sa meilleure amie, une fille de pasteur, l'ayant vivement encouragé à accepter cette proposition, John Sherman part s’installer à Londres avec sa mère. Son physique avantageux ne tarde pas à lui valoir les faveurs d'une riche héritière. Le voici donc fiancé, mais son destin est-il vraiment de s'intégrer à la bonne société victorienne?
Yeats décrit avec une réjouissante ironie la vie artificielle des salons londoniens avant de ramener son héros en Irlande, où l’attend le véritable amour au terme d'un parcours initiatique qui contraste avec le réalisme de la partie anglaise du roman.
William Butler Yeats (1865-1939) est le plus grand poète irlandais du vingtième siècle. Il fut au cœur de la « Renaissance celtique » des années 1890 et s’affirma comme l’auteur d’une œuvre profondément personnelle, fondée sur les grands mythes de l’imaginaire irlandais, dans le triple domaine de la poésie, du théâtre et du conte. Il reçut le Prix Nobel de littérature en 1923.
Les éditions de la Coopérative ont publié en 2018 la première traduction de ses Lettres sur la poésie (correspondance avec Dorothy Wellesley).
Traduction de l'anglais (Irlande) et postface de Jean-Yves Masson.